Petit Rappel Historique

 

Géographiquement, 1'Acadie n 'existe plus. Elle comprenait les trois provinces de la Nouvelle-Ecosse, du Nouveau-Brunswick et de l'Ile-du-Prince-Edouard (Canada) et une partie du Maine (E.U.).

Les Acadiens existent, eux, tant au Canada que par leur descendance en Louisiane et en France.

 

1524

Sous François 1er, le navigateur florentin VERRAZZANO explore ces côtes du Nord de 1'Amérique, fréquentées de longue date parles pécheurs de morue et chasseurs de baleine.

Il est tellement séduit qu'il donne à la contrée le nom d'Arcadie, par allusion au pays du bonheur de la Grèce antique.

Une autre hypothèse fait provenir le mot Cadie d'une déformation de l'indien "Quoidie" désignant un lieu propice au campement.

G. Massignon, dans sa thèse "Les Parlers français d'Acadie", précise que: "le terme l'Acadie, ou La Cadie, fut usité par la suite pour désigner le territoire connu aujourd'hui sous le nom de Provinces Maritimes du Canada."

PREMIER ETABLISSEMENT

L'Acadie fut la première colonie que les Français établirent sur le continent Nord américain.

l604

Après son exploration de la Baie Française (Baie de Fundy), Samuel de Champlain repart en compagnie de Jean de Poutrincourt, sous les ordres de Pierre de MONTS, lieutenant général du roi Henri IV.

Ils abordent à La Hève (N.E.) puis s'installent sur l'île Ste-Croix, dans la baie, avant de fonder Port-Royal (Annapolis).

1607

La colonie entretenait avec les Indiens des rapports amicaux, qui favorisaient le commerce des peaux, sa vocation première. Jean de POUTRINÇOURT, qui vient de succéder au sieur de Monts, commence à recruter mais se voit retirer le monopole de la traite, et les colons rentrent en France.

Alors Champlain établit à Ouébec la colonie "laurentienne", c'est à dire canadienne, au moment où les Anglais s'implantent sur les cotes de Virginie.

1613

Ces derniers occupent Port-Royal, repris l'année suivante, quand toutes les tentatives de Poutrincourt ont échouées. Son fils, Charles de BIENCOURT, prendra la relève trois ans plus tard, sans mieux réussir à peupler l'Acadie.

1628

Un de ses compagnons, Charles de LA TOUR, qui s'est fait l'héritier de l'entreprise accepte la concession de l'Acadie des mains du roi d'Angleterre, lequel s'est approprié tout le Nord de l'Amérique.

De son côté le cardinal de Richelieu fonde la Compagnie de la Nouvelle France, dite des Cent-Associés, pour coloniser le pays.

1632

L'Acadie est rétrocédée à la France, par le traité de St-Germain-en-Laye, "ainsi que tous les lieux occupés en Nouvelle France".

Le roi Louis XIII, sous l'impulsion du Cardinal et du R.P. Joseph, mande au Vice-Amiral Isaac de RAZILLY "de fonder la colonie.

SECONDE NAISSANCE

C'est au cours de cette seconde et véritable installation, que la région loudunaise est directement impliquée dans l'histoire d'Acadie.

1632

Nommé lieutenant-général et vice-roi de la Nouvelle France, I. de RAZILLY part avec S. de Champlain, le tourangeau Nicolas Denys et C. deMenou d'Aulnay.

La "Gazette de France" de Th. Renaudot s'en fait l'écho. Deux exemplaires en photocopie sont exposés à la Maison de l'Acadie:

Le premier nous informe du départ "d'Auray, en Basse Bretagne (Morbihan), du dit jour 16 juillet 1632" de deux vaisseaux et d'un troisième équipé à La Rochelle, pour l'Acadie.

Le second, en date du 14 août, annonce leur arrivée à Port-Royal en même temps qu'il fait la promotion du pays, disant "qu'ils se promettent (...) de faire bientôt envie aux autres de les suivre".

Les premiers voyages amenèrent surtout des "engagés", recrutés notamment en Bretagne, Touraine et Poitou, et chargés de préparer les installations pour la colonie agricole.

Ils se répartirent autour de Port-Royal et de La Rêve, qu'avait fondé I.de Razilly et où il allait décéder.

1635

Claude de LAUNAY-RAZILLY crée une société pour le peuplement de l'Acadie à laquelle Richelieu s'associe, puis poursuit l'oeuvre de son frère défunt avec son successeur, Charles MENOU D'AULNAY.

1636

Arrivent à bord du "Saint-Jean" les premières familles signalées en Acadie, certaines repartiront dès l'année suivante.

Le "rôle" du navire, c'est à dire la liste des passagers, indique entre autres les MARTIN et TRAHANT, originaires de Bourgueil (Indre &Loire). Egalement les MOTIN, parmi lesquels la fille d'un associé des Razilly qui épousera leur cousin, Charles Menou d'Aulnay.

RECRUTEMENT LOUDUNAIS

L'oeuvre de peuplement de ce dernier a fait véritablement du Sud-Loudunais, le berceau de l'Acadie.

1642

C. de Launay-Razilly cède ses droits à son cousin d'Aulnay, Gouverneur de 1'Acadie, qui fait recruter des colons sur les terres de sa mère, entre La Chaussée et Martaizé.

"L'Aveu au Roi" de N. de Jousserand, sorte d'inventaire de ses biens à Martaizé, montre qu'en 1634, pas moins de 9 familles de ses fermiers y portaient des noms qui figurent en 1671, dans le premier recensement acadien.

C'est en mai 1642, écrit M Caillebeau, qu'on peut imaginer devant l'église de La Chaussée, le rassemblement d'une douzaine de chariots contenant les jeunes ménages loudunais.

Le notaire, Vincent Landry, est présent de même que le seigneur du Bourg, M. Le GODELIER, qui va conduire les émigrants jusqu'en Acadie.

Sa demeure existe encore à La Chaussée, face au château de La Bonnetière, qui date des l3è - l5è s. et ne manqua pas d'être concerné par l'aventure.

1644

Ma1gré la mort de Richelieu et Le Godelier, C. Menou d'Aulnay continue le recrutement en Loudunais, disposant sur place de l'aide de Vincent LANDRY.

Un mémoire de cette année-là, stipule "qu'il y a 20 ménages français, qui sont passés avec leurs familles pour commencer à peupler les pays, dans lesquels le sieur d'Aulnay en ferait passer bien davantage, s'il avait plus de biens".

1650

A sa mort, c'est une quarantaine de familles, soit une bonne partie d'origine loudunaise, que lui et les Razilly ont installées en Acadie, au prix de leur fortune.

Rien qu'à La Chaussée, plus de la moitié des actes paroissiaux de 1626 à 1650, concernent une vingtaine des 53 noms de famille recensés en Acadie vingt ans plus tard.

Certains de ces actes visent personnellement de futurs Acadiens: Vincent BRUN et Renée BRAUD, Jeanne CHEBRAT, ainsi que Françoise GAUDET, Martine GAUTIER, Perrine et René LANDRY...

OCCUPATIONS ANGLAISES

Les Anglais profitèrent de la faiblesse de la présence française en Acadie, comme plus tard en Nouvelle France.

1654

L'occupation britannique de la presqu'île acadienne freine une nouvelle fois l'essor du peuplement1 sans l'interdire tout à fait. Les colons se tournent plut8t vers Québec, soit comme Acadiens à la recherche d'épouses catholiques ou soit qu'ils viennent de France. Un certain nombre sont également originaires du Loudunais, tels que les FILLASTREAU ou les GOUIN, qui sont d'Angliers.

1671

Suite au traité de Bréda (l667), l'Acadie redevient française et COLBERT envoie à bord de "l'Oranger" une cinquantaine de recrues. D'autres arriveront aussi du Canada, mais cette fois, l'émigration se termine. Au recensement effectué à cette date, l'Acadie comprenait à peine 450 personnes tandis qu'on en comptait pas loin de 75000 (en l675) du côté anglais.

1713

Le traité d'Utrecht fait de la presqu1~le acadienne la Nouvelle-Ecosse, définitivement, mais ce n'est que plus tard (1749) qu'elle connaîtra la colonisation anglaise.

L'île Royale (Cap-Breton) et celle du Prince Edouard ( Saint-Jean à l'époque ) restent à la France ainsi que l'actuel Nouveau-Brunswick, qui n'est encore peuplé que d'Indiens.

GRAND DERANGEMENT

Le refus des Acadiens de Nouvelle-Ecosse de prêter serment d'allégeance au roi d'Angleterre fut à l'origine de leur exode.

1755

Nouveau conflit franco-anglais en Amérique du Nord, les Acadiens tiennent tant à rester neutres et catholiques qu'ils sont expulsés. 8000 d'entre eux (5000 ayant réussi à fuir) sont déportés dans les autres colonies britanniques et en Angleterre, ainsi qu'en France à La Rochelle ou Saint-Malo.

Certains s'établiront à Belle-Ile-en-Mer (Morbihan), d'autres à Châtellerault, Archigny, LaPuye, dans la région voisine de leur patrie d'origine. Beaucoup en repartiront, les uns vers la Nouvelle-Ecosse ou St Pierre-et-Miquelon, les autres en Louisiane où ils allaient devenir les "Cajuns".

Un autre destin les attendait, en somme une autre histoire.


                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            Selon Yves Castel .

 

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